Bin en fait, ça m'a bien fait cogiter le fait qu'elle fut refusée à l'école d'acteurs.
C'est peut-être pas plus mal pour elle finalement j'en suis venu à me dire.
Elle aurait été loin de sa famille, d'une part... mais bon, elle avait l'air prête à ce sacrifice.
Mais c'est surtout que les films dans lesquels elle a joué, et dans lesquels elle voudrait encore jouer, ne la mettent pas en scène dans des rôles de composition.
Elle joue SA vie ou la vie de SES ancêtres.
Et, d'après ce qu'elle dit, c'est cela qu'elle sait faire, cela qu'elle veut faire, cela qu'elle veut montrer à sa descendance.
Cette école d'acteurs demandait de savoir faire des rôles de compo.
Alors idéalement, elle pourrait jouer du Shakespear ou d'autres grands rôles dramatiques, romantiques ou autres... mais ce n'est pas ce qu'elle veut (d'après ce que l'on sait d'elle dans ce reportage).
Et pratiquement, ses rôles auraient sûrement été confinés à jouer "l'abo' de service"
(oui je sais "abo" est péjoratif mais utilisé exprès ici)...
Et ceci pour une raison évidente : comment une noire avec un accent peut jouer, en Australie, un autre rôle qu'une Aborigène ?
Donc finalement, quitte à jouer une Aborigène, pourquoi ne jouent-elle pas ce qu'elle veut, c'est à dire les histoires sacrées de ses Ancêtres ?
Ce n'est pas dans cette école qu'elle aurait appris ça... mais dans l'école du bush, les cérémonies de son clan.
Et c'est avec des directeurs comme Rolf De Heer qu'elle trouvera ses meilleurs rôles sur grand écran.
La question finale, à laquelle on n'aura pas la réponse, est selon moi :
le directeur de cette école d'acteurs a-t-il réfléchi de la sorte pour motiver son refus ?
Ou l'a-t-il simplement évincée car Aborigène ?
On n'en saura jamais rien...
Mais oui,
"Rivère du non retour" est un très bon reportage !
Darlene Johnson a l'air de faire de très bons films docu'.
Je viens de recevoir "Crocodile Dreaming" avec David Gulpilil... pas encore vu... je me languis
Une autre question fondamentale : qu'est-ce que la précarité ?
Pendant des dizaines de milliers d'années, les Aborigènes vivaient sans argent, sans toit à part des branchages ou des abris naturels.
Adopter le mode de vie Occidental rend esclave de ce mode de vie.
Vivre pieds nus n'est pas forcement synonyme de misère...
Je pense que plus que l'apparente précarité, c'est le profond traumatisme de leur invasion qui est beaucoup plus triste.
Ciao l'ami
